Auto entreprise, suite et fin. Ou comment arrêter un massacre administratif inutile.
J’ai fermé il y a plusieurs mois mon auto entreprise avec grande joie.
J’avais créé mon auto entreprise parce que mes besoins professionnels étaient les suivants :
- Pouvoir encaisser légalement le fruit de mon travail et de mes services en tant que freelance sur des petits projets spontanés
- Tout en minimisant la paperasse administrative
- Et en conservant une activité professionnelle régulière en tant que salarié.
Ce qu’il s’est passé :
J’ai eu des frais de santé très rapidement après l’ouverture de ma micro entreprise. Et là, surprise, des pièces justificatives qui n’ont jamais été enregistrées par la CCI de la cote d’azur m’avaient fait tomber par défaut dans le statut d’indépendant. Ce fut le début des galères administratives sans fin pour justifier ma double activité et toucher mes remboursements de frais médicaux et indemnités de la sécurité sociale.
Après vérification, j’avais bien donné les pièces justificatives, c’est la CCI qui ne les a pas enregistré. Notez le professionnalisme.
En revanche, la déclaration des activités professionnelles est simplifiée à l’extrême. Quand il faut encaisser de l’argent, la procédure sait être simple.
Ma boite aux lettres physique a été inondée de publicités (matériel de bureau…) et d’escroquerie en tout genre (inscription à des annuaires de professionnels notamment, dont la mise en page vise à imiter une facture).
J’ai été sollicité par téléphone à de nombreuses reprises pour des services dont je n’avais pas besoin, sans avoir donné le consentement à qui que ce soit pour que mes coordonnées soient diffusées.
De plus, mes coordonnées ont été enregistrées par Google et je me suis retrouvé sur Google Map avec une simple recherche sur mon nom.
Enfin, d’un point de vue plus personnel, je pense que l’imposition sur ce statut est aberrante. Pour une seconde activité professionnelle, cela peut encore passer (mis à part la frayeur de la taxe professionnelle qui dépassait à l’époque le montant de mes revenus en auto entrepreneur).
En effet, pour moins de 32 600 € de chiffre d’affaire duquel il faut déduire les frais de fonctionnement et les taxes, il me parait difficile de vivre et de nourrir une famille aisément, surtout sur la côte d’Azur ou la région parisienne où les loyers sont élevés.
Donc, par rapport à mon expérience, je déconseille sérieusement ce statut d’auto entrepreneur. J’ai essayé de trouver des alternatives pour rester de manière simple dans la légalité, voici à quoi je suis parvenu :
- Faire établir un contrat freelance par une agence creative (qui se sert au passage), tout ça faisant gonfler les prix pour le client au final
- Passer par une association 1901
- Travailler pour le fun, ce qui laisse en effet moins l’impression de se faire détrousser par l’Etat.
Comme autres solutions, on m’a conseillé :
- Le portage salarial
- Demander à un ami qui a une auto entreprise d’encaisser pour vous
- De se faire payer en services ou en marchandise
- Se faire rémunérer en bitcoins ;)
Si vous avez d’autres suggestions, je suis preneur.
- La Horde du Contrevent : review - 13 October 2024
- For Whom the Bells Tolls: review - 4 August 2024
- Self Aware On Air Neon Sign - 8 June 2024
Humm effectivement ça ne donne pas envie. Tu cumulais avec ton boulot dans le Sud si je me souviens bien ?
J’avoue que l’idée de filer 22% de ce que je gagne à l’état, puis de payer encore des impôts dessus pour un boulot que je fais le soir chez moi ne m’enchante pas non plus plus que ça.
Comme je suis “principalement” graphiste, une amie m’a conseillé d’essayer d’avoir le statu d’artiste. Il te rattache apparemment à une autre caisse et à la maison des artistes, l’inconvénient c’est que tu n’as le droit de produire que des “oeuvres artistiques”. Quand on fait que du logo, ou du print ça passe, mais dès qu’on veut commencer à faire des sites web ça devient compliqué. Du coup il faut soit sous traiter le code à un dev, soit faire que le design.
Pour le coup des courriers et trucs non sollicités une autre amie (oui j’ai pleins d’amies ^^) a eut le même coup : un courrier d’une assurance à laquelle elle aurait souscrit qui lui réclame le soit disant chèque de 150 euros.
Il reste la solution de la rémunération en pommes de terres, kg de café et paquets de chips et autres trucs utiles à la survie de tout bon dev qui se respecte ?
Sinon tu parles de la loi 1901, c’est quoi exactement? (sachant qu’en Alsace les asso ont un statu à part encore, donc ça s’applique peut-être pas ici)
Oui j’ai une collegue aussi qui a un statut d’artiste, son coeur de métier c’est le webdesign, mais il y a bien des artistes qui font de la mécanique pour faire bouger leurs “scupltures”! pourquoi ne pas pouvoir développer pour faire “bouger” son design? ^^
http://www.guideduportage.com/presse/1417_autoentrepreneur_45s6dp8.php
En fait je crois que tu peux facturer 30% de non artistique. Ce n’est pas une question de faire bouger, mais de faire de l’utilitaire. Exemple : tu fais des toiles => artistique, ça n’a pas d’utilité. Tu fais un bijou, même si il n’a pas d’utilité au sens propre à part la déco, ça devient de l’artisanat, ça se porte, etc. Je pense que la sculpture reste de l’artistique, même si c’est de la mécanique.
Pour le design, c’est pareil : tu fais une maquette, c’est artistique, elle sert à rien ta maquette, à part à être jolie. Tu l’intègres dans un site, ça devient utilitaire, donc ça sort du cadre artistique. Bref : flou comme d’hab :)
@Steph : oui, j’étais salarié, je faisais des sites pour des amis, pas cher… Pour l’asso 1901, en gros tu as une asso à but non lucratif pour laquelle tu travailles, qui peut acheter du matériel dont tu peux profiter ;)
@ChonUnca : Code is poetry, on est tous des artistes :)
Sinon, sur Twitter, @adsaum m’a fait tourner : http://www.atelier-idf.org/entrepreneurs/cae/ qui est intéressant aussi.
Je cite “Par ailleurs, en Alsace- Moselle, les articles 21 à 79-III du code civil local permettent aux associations de poursuivre un but lucratif, c’est-à-dire le partage des bénéfices entre les membres. Attention, dans ce cas l’association ne peut plus être considérée comme ayant une gestion désintéressée, ce qui risque de fermer bien des portes concernant l’octroi de subventions, d’aides à l’emploi. D’autre part, cela aura une incidence sur le régime fiscal (impôt sur les sociétés).”.
Niark, il semblerait que ce soit plus souple de par chez moi. Il faudrait que je vois de ce côté là. Mais dans la mesure où je fais pas mal de design je pense que je vais me rattacher à la maison des artistes.
Mhhh Je dois donner des cours et idem surement faire des petits sites, j’avais déjà lu ton article, je sais pas trop si je vais passer par se statut ou pas.
Le soucis c’est que j’ai besoin de facture l’entreprise pour laquelle je vais travailler, donc ça va être fun :). Il me semble que j’ai 3 mois pour facturer et ouvrir l’auto-entreprise dans le pire des cas. Donc on va attendre un peu, surtout que je change de boulot principal aussi. Ca risque d’être compliqué niveau sécu après ;)