La Horde du Contrevent : review


D’Alain Damasio (2004)

Ce bouquin m’avait été recommandé en 2011 par mon cher ami Wildchoc, alors que nous étions deux nouveaux emigrants français fraichement débarqués à Tokyo, et à ce moment précis en train de descendre des bières dans l’izakaia Alps de Shinjuku. Il y avait de la fumée de cigarette dans l’air, et le sol et les tables collaient. On parlait de Toulouse, de filmes, de livres, de jeux de role et de culture locale.
Je n’ai jamais été trop fan de fantaisie, mais Wildchoc m’avait bien vendu le concept de ce livre : il a du vent, et des gens qui marchent contre ce vent avec un univers tout bien travaillé. Donc j’avais noté dans un coin de ma tête.
Et puis il y a quelques semaines, avec les vacances d’été qui approchaient, je me suis dit que 13 ans plus tard, c’était le bon moment.

Ce livre c’est donc l’histoire d’une Horde qui marche contre le vent pour en découvrir son origine, et en apprendre plus sur toutes ses formes. Dans ce groupe, il y a des gens qui sont spécialisés pour certaines taches pour faire vivre la Horde dans son périple, car le vent ne se laisse pas faire. Il faut bien savoir avec quoi se nourrir, faire du feu, transporter du matériel, se défendre des mauvaises rencontres, engager dans des discussions diplomatiques et surtout savoir où passer pour affronter ce vent en pleine face. Il faut aussi quelqu’un qui puisse raconter cette histoire sur presque 600 pages. Certains membres de la Horde ont été formés depuis leur jeunesse pour cette marche et pour le leader, Golgoth, c’est même l’unique but de sa vie.

L’auteur ne lésine pas sur les difficultés. Tout un passage du livre se passe dans l’eau, à nager pendant des semaines, à dormir sur des ilots de fortune et peiner à faire du feu. Un autre passage se passe dans le froid et la neige, et là aussi, on y est. Les détails et le vent glacial en plein face.
La narration saute de personnage en personnage, ce qui donne plusieurs de vue sur les situations, et tous les personnages ont leur propre personnalité et style d’écriture. La Horde rencontre de nombreux peuples et personnages secondaires qui apportent tous au lore du vent.
Ah oui, et vos personnages préférés peuvent aussi mourir au fil des années.

La Horde est en mouvement presque permanent et cela rend le récit très addictif, il se passe toujours quelque chose et il y a toujours un mystère à éclaircir. Il y a aussi la notion du dépassement de soit même et des attentes parentales qui s’immiscent souvent dans les idées. Parfois même je me demandais quand même si je ne lisais pas un livre pour jeune adulte.

J’ai bien aimé ce livre pour l’effort stylistique et la construction de ce monde venteux, mais je n’aime toujours pas la fantaisie. J’ai globalement passé un bon moment à lire pendant mes vacances sur diverses plages, au soleil, quand mes personnages trimaient dans la neige.
Il y a quelques passages très pompeux et autosatisfait, que la construction de l’univers et de la légende du vent peuvent excuser. Dans la fantaisie, je trouve qu’il y a toujours cet aspect classiste et convenu qui font que les relations entre les personnages sont superficielles, convenues et plates. Ce bouquin ne fait pas exception, à mon avis.

Conclusion : je recommanderais ce livre aux jeunes fans de fantaisie et de marche à pied qui y trouveront certainement des allégories et des leçons de vie avec lesquelles je n’ai pas su vibrer. Mais le voyage valait vraiment les 13 ans d’attentes.

Fab
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